séduire un éditeur

C'est ce que je me suis demandé. Ou c'est faux et ils mentent ou je suis passée dans un genre de délibération et pour finir ce fut non, pas de nouveaux. S'ils sont plein jusqu'en 2009 pourquoi ils acceptent encore de lire des manuscrits, mais bon, s'ils aiment une histoire, ils n'ont qu'à mettre les manuscrits en liste d'attende pour 2010. Ainsi, ils ne passeraient pas à côté d'un bon manuscrit. Mais bon, si on savait ce qu'il y a dans la tête des éditeurs....
Quand Robert Laffont a écrit à mon mari "nous somme à moitié convaincu par votre manuscrit" ils auraient pu préciser : la moitié de votre histoire nous plait et pas l'autre ou la moitié d'entre nous aime et pas l'autre moitié. C'était une ligne en plus sur la feuille.
Actes Sud fait mieux : "si dans 4 mois vous n'avez pas de nouvelles c'est que c'est non" ! Là on ne sait même pas si ça a été lu !!!

"c'est comme gagner au loto" dis-tu Mlle Parker. Je ne suis pas tout à fait de cet avis. Le hasard n'a pas tout à fait sa place dans ce genre de réussite. C'est plutôt une affaire d'adéquation offre/demande, de relations bien sûr, de notoriété... et de talent malgré tout. La notion de hasard ne concerne que les jeux. Ce qui veut dire concernant nos écrits, qu'il faut trouver la bonne porte au bon moment avec le bon " produit "... euh, je veux dire, le bon texte.
En réponse à Katarina : Ils lisent parce que leur métier c'est quand même et toujours de dénicher le futur Nothom ou Chaptam.
Concernant Acte Sud, c'est une maison tellement fermée que je n'envoie plus rien depuis belles lurettes.
Question de Mlle Parker : "Pourquoi les éditeurs bradent ainsi les livres pour ne rien gagner" Ma réponse, c'est parce qu'entre le pilon qui coûte du pognon et la vente à perte, il n'y a pas photo. Il faut savoir qu'ils proposent avant aux auteurs de racheter le stock restant (à 25 % du prix public). Il arrive que nous le fassions, pour écouler ensuite sur les salons. Je connais un éditeur qui systématiquement vends les stocks à une société qui elle les vend aux bibliothèques. Dans l'affaire, l'auteur voit donc ses livres circuler sans qu'il ait touché un centime de droits d'auteurs.

C'est bien ce que je dis : c'est comme le lotto : il faut jouer au bon moment chez le bon librairie
Je sais bien que c'est affaire de circonstances, sinon je n'aurais pas vu mon premier livre être publié, mais à force de passer à "côté" des opportunités, on râlotte sur les "injustices", on devient limite parano...

MELLLLE PARKER, en France, le loto ne prend qu'un L.

Intéressant cette histoire de pilon. Si je comprends bien et que je ne veux pas racheter mes livres, mon éditeur va payer poue s'en débarrasser. C'est dingue ! il pourrait les donner à l'auteur, c'est quand même la moindre des choses. Encore un scandale de plus !

En Belgique le lotto prend deux t. Excuse-moi d'être (encore) belge ! Je sais que sur un site français je devrais parler et écrire français, mais bon.....

Melle Parker a écrit:

En Belgique le lotto prend deux t. Excuse-moi d'être (encore) belge ! Je sais que sur un site français je devrais parler et écrire français, mais bon.....

C'est dingue !

" il pourrait les donner à l'auteur " écris-tu.
Ben non. On appelle ça l'économie de marché. Les producteurs de tomates préfèrent jeter les surplus que de les donner, car cela casserait le marché. De plus, cela se pose un problème vis-à-vis des libraires qui eux paient les livres. Cela me rappelle un souvenir de consultant. Dans une boulangerie industrielle, on donnait gratis les surplus aux employés, jusqu'au jour où l'un d'eux trouva intelligent de monter un système de vente parallèle dans sa cité. La gratuité a cessé illico et les bennes ont fait le plein. Ben oui, on vit dans un drôle de monde.

OK Mais moi je connais un magasin qui vend son surplus à 1/2 prix le samedi soir avant la fermeture (quartier pauvre), d'autres qui donnent aux restos du coeur, et un boulanger qui portaient ses gâteaux au home de vieux près de chez lui. Ca c'est de la bonté pure.
Les éditeurs pourraient donner les livres qui ne se vendent pas aux collectivités qui en feraient la demande, les associations, les homes, les bibliothèques, etc.
Il n'y a pas que le profit dans la vie, mince, il y a aussi la générosité et le plaisir de faire plaisir !!!!!

Effectivement, UN magasin peut le faire, UN boulanger UNE fois. Et il arrive qu'un éditeur, une fois, donne des livres à une association. Mais toujours, tout le temps, ça ce n'est pas possible dans notre monde. Je suis le premier à le déplorer, car cela montre s'il en était encore besoin que l'humain n'a pas la sagesse en lui. C'est le même problème avec l'auteur qui va dans les classes et se fait rémunérer. Il pourra une fois ou de temps en temps travailler bénévolement. Mais le reste du temps, il faut bien qu'il vive. Je prends cet exemple, car on rencontre encore des gens qui ne comprennent pas pourquoi les écrivains se sont payer pour leurs interventions. Puisqu'il est dans la culture, donc le désintéressement... donc il devrait faire cadeau de ses surplus de temps (quand il n'écrit pas). Pardon si je m'éloigne un peu du sujet.

Non, je pense que les enseignants comprennent que tout travail mérite salaire, mais souvent, c'est très cher ! C'est sûr, pas plus que le déplacement du plombier ou de l'electricien. On raffolerait de ce genre d'intervention, mais au rabais ! J'ai pas dit que tu étais un écrivain au rabais, hein ?

Moi je vais faire une mini conférence au Rotary de Bruxelles, et ce sera gratuit, évidemment, mais bon, je compte vendre des livres. Mais , si demain je devais en donner pour des oeuvres afin qu'elles en vendent pour eux, je le ferais. Mon mari aussi a écrit un recueuil de poésie et tous les bénéfices ont été donnés à un centre pour autistes pour acheter une cuisine équipée pour une classe, et je trouve, qu'on devrait tous faire un acte gratuit de temps en temps pour les autres.
Ok on ne peut pas tout faire gratuit, mais parfois.....

" On raffolerait de ce genre d'intervention, mais au rabais". Il existe des solutions pour alléger la note, voire même la réduire à 0 : Maison des Ecrivains (qui prend en charge 50 %), Drac, conseil général, Mairie et autres associations d'aide à la lecture ou à l'enfance.
Concernant la notion de " très cher ". La vérité, de mon point de vue (et je parle d'expérience), c'est que les écoles et les collèges font des choix et que la rencontre avec un auteur n'est bien souvent considéré que comme une animation sans intérêt. Ceux qui sont vraiment motivé y arrive. J'en ai encore eu l'ex. cet après midi avec un collège du Puy en Velay. La documentaliste a trouvé les financements (et les profs, ce qui n'est pas le plus facile).

d'accord avec toi, arthur, les écoles font des choix, mais en primaire , on n'a pas de budget pour ça. On a un budget pour acheter des livres, pour éventuellement une sortie, mais le "bonus" doit venir de la poche des parents, alors que l'école est soi-disant gratuite. Je ne savais pas pour toutes les pistes que tu donnes, je vais creuser.

Pour les infos, va faire un tour sur le site de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse : http://perso.orange.fr/cielj/charte/ (rubrique interventions/animations). Pour obtenir ces financements, le principe est d'avoir un vrai projet pédagogique à présenter. La Maison des Ecrivains finance assez facilement dans le cadre du programme " L'ami littéraire ".

Très bon tuyau, merci.

Je suis fière !!!
Mon mari qui a une haute fonction dans la police belge, écrit aussi des romans. En bonne petite femme, j'en ai envoyé un à des éditeurs français et belges. Laffont avait déjà répondu qu'ils étaient "à moitié intéressés" mais n'ont pas été fichus de décrire leur "moitié" négative.
J'ai fait retravailler le manuscrit sur les passages qui me semblaient caduques et je l'ai réenvoyer à de gros éditeurs belges. Ce matin, un de ces éditeurs bien placé sur le marché belge a appelé personnellement jacques (le fameux coup de fil que tout auteur attend !!!) pour lui dire que son manuscrit avait fait l'unanimité et il a rendez-vous le 11 pour signer le contrat.
Je pourrais parler de rêve éveillé si je ne devais pas préciser que J est une personnalité et non un pauvre petit auteur inconnu. De plus, l'éditrice a fait les mêmes études que lui.... elle pratique le clanisme (ses mots)
Donc, cela confirme ce qu'on pense : pour être édité il vaut mieux être connu à la base, ça aide grandement.

BRAVO quand même ! ben oui, c'est normal, quand on a une personnalité vendeuse, on finit par se faire remarquer. C'est la dure loi du commerce.
tu peux être fière, c'est certain. Tu nous raconteras le déroulement des opérations comme ça.

Bravo à Jacques...

Bravo à J. Mais je suis convaincu qu'il le mérite, même si... et puis on s'en fou, pourvu qu'il réalise ses rêves !

Arthur Ténor a écrit:

Bravo à J. Mais je suis convaincu qu'il le mérite, même si... et puis on s'en fou, pourvu qu'il réalise ses rêves !

Bien sur que mon petit mari le mérite ! Son bouquin est super. Bien écrit, bonnes histoires, du réalisme et du sentiment dedans. MAIS sans sa position il n'aurait pas trouvé un éditeur intéressé et prêt à investir sur lui. Etre médiatisé et avoir un pannel de ventes derrière soi, ça aide, il faut le reconnaitre. Evidemment, le produit doit valoir quelque chose aussi ! Et là, c'est du

tu es lucide, je t'adore !
je parle à chantal, hein ?

Katarina a écrit:

Hi hi ! Cela dépend du livre tout de même ...

Bonjour

Je viens de m'inscrire sur votre site, mais je ne trouve pas la rubrique "présentation".

Pas encore familiarisée, je tatonne quant au fonctionnement.

Pourriez vous m'aider ?

Merci

Amicalement

Andréa

Bonjour tamaya et bienvenue ! tu trouves la rubrique présentation dans les divers .

Trouvé ici :
http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=938

... un article de Isaac Asimov publié en 1983, sur la condition d'écrivain. Comme quoi le monde ne change pas si vite...

Citation :

Comme quoi le monde ne change pas si vite...

C'est bien vrai ça. Moi, pour l'instant, j'en suis là :

Il s’agit là d’une possibilité avec laquelle chaque écrivain doit vivre en permanence. Il est assis seul à marteler les mots, tandis que son cœur bat au même rythme. Chaque phrase lui donne le sentiment que ça ne va pas. Chaque page le pousse à se demander s’il va dans la bonne direction.

Même quand, pour une raison ou pour une autre, il a le sentiment d’être sur la bonne voie, et que tout s’écoule de manière claire et fluide, il y revient le jour suivant et, à la relecture, n’entend que les couacs.

Article très intéressant, Arthur. Merci de nous l'avoir fait partager.